La chasse au Radon
Le radon est un gaz radioactif qui se forme dans le
sol, s’échappe par les porosités et se disperse dans
l’air. Dans 1 m3 d’air du laboratoire, il y a une
moyenne de 10 désintégrations de radon par
seconde.
Au Laboratoire Souterrain, un système de
purification de l’air du labo est mis en place pour réduire le radon d'un facteur 1000. L’air de la "tente"
installée autour de l’expérience NEMO comporte ainsi 100 fois moins de radon que dans le labo.
Anti-radon facility - document PDF (677Ko)
L’essentiel est caché
La roche du laboratoire est radioactive, les matériaux
de construction, même les physiciens (!) sont trop
radioactifs pour les instruments ultra-sensibles au
LSM.
Seule solution : une fois les matériaux constituant les
détecteurs soigneusement sélectionnés, construire
des blindages épais et étanches aux gammas,
neutrons…
Le saviez vous ?
Vous êtes vous-même
radioactif !! Vous êtes le
siège d’environ 8000
désintégrations bêta par
seconde de noyaux de
Potassium 40 et de
Carbone 14.
En conséquence vous
êtes aussi des émetteurs
de neutrinos…
Déplacement de l'usine anti-radon
L'usine anti-radon est en fonctionnement au laboratoire depuis octobre 2004, elle avait été mise en place en urgence pour pallier la présence de radon dans l'expérience NEMO III. Ce taux de radon, faible au laboratoire puisque l'air y est renouvelé plusieurs fois par heure, s'était révélé trop important pour la sensibilité de l'expérience NEMO III. Nous avions donc décidé de faire passer de l'air du laboratoire dans des colonnes de charbon actif refroidi à -50°C afin d'envoyer de l'air déradonisé dans l'expérience NEMO III et par un système de tente étanche, de conserver ce détecteur en surpression d'air sans radon. Le taux de radon ainsi observé à la sortie de l'usine anti-radon est inférieur à 0.15 Bq/m3 avec un débit de 150 m3/h alors qu'il est d'environ 15 Bq/m3 dans le laboratoire.

En janvier 2014, nous avons déplacé l'usine direction dans le sas afin d'optimiser la place disponible en prévision de l'arrivée du démonstrateur de SuperNemo. Une seule des 2 colonnes a été utilisée car suffisante depuis 10 ans. Nous avons décidé de n'en garder qu'une, celle qui n'avait pas encore été utilisée. Avant son évacuation, la première colonne a été vidée de son charbon actif, ce qui a vivement intéressé plusieurs chercheurs pour faire des analyses.
En effet, parmi les descendants du radon, on peut trouver le plomb 210 et le polonium 210 et il fallait vérifier que le charbon actif n'avait pas atteint un certain niveau de radioactivité. D'autre part, des chercheurs ont souhaité vérifier la présence éventuelle de bactéries dans ce charbon actif. Les résultats de ces études seront disponibles prochainement.

Le charbon actif est enlevé de la colonne

Des prélèvements sont effectués dans les sacs avant leur évacuation. Des protections individuelles sont portées par les intervenants par précaution.

L'usine anti-radon est désormais dans le sas du laboratoire

La colonne, vidée de son charbon actif, peut être évacuée avec le camion.

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